La moyenne d’âge en France pour un coming-out est autour de 21 ans. Pourtant il n’existe aucune règle établie qui lie âge et affirmation de son orientation sexuelle. Alors que certains connaissent dès le plus âge leur attirance pour les personnes du même sexe, tous ne sont pas prêts à l’assumer. De plus, impossible parfois de comprendre que l’on est homosexuel(le), bisexuel(le) ou transgenre, tant les normes sociétales ou familiales peuvent contraindre et empêche toute prise de conscience. Il n’y a pas d’âge pour accepter son homosexualité ni pour l’annoncer. Il faut parfois attendre 40 ans, ou même la moitié de sa vie, parfois même la retraite pour certains. C’est ce que l’on appelle le coming-out tardif, celui qui survient en général après 30 ans et souvent, après avoir vécu en couple hétérosexuel, voire avoir fondé une famille.
Qu’est-ce que le coming-out tardif ?
Comprendre, accepter et assumer son homosexualité sont des étapes bien différentes dans le parcours de vie des gays et lesbiennes. Il peut parfois se passer des années avant de passer à l’étape suivante.
Quelles que soient les raisons, ce cheminement peut prendre du temps et amener certains et certaines à réaliser leur coming-out de façon tardive.
Après 30 ans, après avoir déjà expérimenté des relations hétérosexuelles de façon presque automatiques, peut-être même après un mariage ou la conception d’un enfant.
La compréhension peut même venir bien plus tard ou l’acceptation ne sembler possible qu’après le départ de la maison des enfants devenus adultes.
Ce peut-être un sentiment de honte qui nous saisit d’un coup ou qui s’installe progressivement, une sensation de ne pas être à sa place, de se mentir et ainsi qu'à nos proches, des questionnements qui apparaissent, peut-être même des souvenirs d’attirances passées qui ressurgissent.
Ou alors un choc dans un regard. Un coup de foudre pour cette femme croisée entre deux réunions, une attirance profonde et soudaine pour un homme observé de loin. C’est parfois une première relation homosexuelle, platonique ou non, qui va venir chambouler toutes les croyances et nous faire passer à la vitesse grand V par les étapes de l’acceptation.
Le coming-out tardif concerne donc à la fois les personnes qui se savent homosexuelles depuis longtemps, mais ne l’assument pas et vivent dans le mensonge ou même une double vie, à la fois les homosexuel(le)s refoulés qui découvrent leur attirance sexuelle bien après leurs premières expériences.
Quoi qu’il en soit, la réalisation de son coming-out tardif met face à des défis particuliers : entre soulagement et prise en compte des impacts que cela aura sur ses proches, sa famille, tous ceux envers qui on s'est engagés.
Partenaire, vie de famille et révélation de son homosexualité
La grande particularité du coming-out tardif est qu’il survient souvent au milieu de situations où la personne concernée est déjà engagée dans des projets de vie. Ces projets peuvent avoir pris la forme de mariage ou concubinage hétérosexuel, de vie familiale avec enfants en bas âge ou déjà grands et de tout un cercle social construit.
Si tu souhaites réaliser ton coming-out dans ce genre de situation, tu devras sûrement faire face à des émotions fortes :
- Le sentiment de trahir tes engagements, comme ceux pris dans le cadre de tes relations amoureuses,
- La culpabilité de faire souffrir ton partenaire, tes enfants et même tes parents pour qui ta situation de père ou mère de famille classique était synonyme de réussite,
- La peur de te faire rejeter par tous et de tes retrouver seul, isolé de tes « amis ».
Il est légitime de les ressentir ces sentiments, mais ils ne doivent pas être un obstacle à ton coming-out.
Certains acceptent de vivre leur homosexualité dans le secret, en menant parfois une double vie. La vie rangée conforme aux attentes supposées de tous et une vie homosexuelle cachée. Malheureusement, ces situations sont trop souvent synonymes de souffrances et alimentent encore plus les sentiments de trahison, culpabilité et peur. Et tout cela pour au final, ne pas pouvoir vivre pleinement son homosexualité. C’est perdant perdant.
Il est évident qu’il faut prendre en compte les réalités de sa vie actuelle et les conséquences possibles de son coming-out. Tu peux procéder par étapes pour t'assurer de faire le moins de mal possible, mais tu n'es pas responsables de la façon dont ton entourage ou ta famille va recevoir l’annonce de ton homosexualité.
Voici quelques conseils si tu te trouves dans cette situation :
- Renseigne-toi auprès de groupes LGBT+, d’autres sont passés par des situations similaires à la tienne, ce sont des soutiens potentiels,
- Sois objectif sur ta situation actuelle : sans imaginer le pire, assure-toi de ton indépendance financière et évite de dévoiler ton orientation sexuelle seul à seul avec des personnes homophobes ou dont tu connais des antécédents de violence,
- Choisis de révéler ton homosexualité à ton partenaire avant ou après une rupture, tu es totalement libre sur ce point,
- Entoure-toi petit à petit de personnes alliées, grâce à des communautés LGBT ou tes proches les plus ouverts d’esprit.
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Faut-il faire son coming-out auprès de ses enfants ?
Si tu as décidé de vivre pleinement ton homosexualité, il semble difficile de le cacher à tes enfants. La question serait donc plutôt : quand faut-il faire ton coming-out auprès de tes enfants ?
Tu t'en doutes, il n’y a pas de réponse universelle. La clé est de te sentir prêt, de respecter leurs émotions, de leur expliquer avec des mots simples et adaptés à leur âge, et évidemment de les rassurer sur ton amour pour eux.
Quel que soit leur âge, ils sont capables de comprendre que tu peux aimer une personne du même sexe.
Rien ne t'oblige cependant à annoncer que tu es gay ou lesbienne à tes enfants dès que tu l’acceptes.
Pour certains, il est plus confortable d’attendre d’avoir pleinement accepté leur nouvelle identité et d’être clair et en paix avec eux-mêmes avant d’en parler à leurs enfants. Si le père ou la mère est un véritable allié dans cette étape, ce sera évidemment plus facile à vivre.
La réaction des enfants sera très certainement instinctive et peut te surprendre, voire te blesser. Laissez-leur le temps de revenir vers toi pour aborder le sujet de façon plus détaillée lorsqu’ils auront des questions.
Que tu aies 30 ans ou à l’aube de ta retraite, tu as le droit de vivre une vie alignée avec qui tu es. Il n’est jamais trop tard pour faire ton coming-out, même s’il peut être qualifié de tardif.
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